Ma vie pour la tienne…

Voilà, on y est. Je vous le disais dans l’article précédent, j’étais sur le point d’accoucher chez moi. Je n’entrerai pas dans les détails, mais j’ai été transporté à l’hôpital directement. Sur place et après plusieurs heures je donnais naissance à mes enfants. Ce sentiment d’accomplissement, de délivrance ( c’est le cas!).

Pour ceux qui ne connaissent pas, lors d’ un accouchement de très grands prémas on est obligatoirement sous péridurale, du fait des risques présents. Si l’accouchement est inévitable, j’ entends par la que ce n’est pas un faux travail ou la poche des eaux est déjà rompue, le cerclage plus envisageable. L’enfant subit l’injection de corticoïdes pour maturer ses poumons. À partir de la tout s’accélère, disons crûment que les heures sont comptées. Et c’est le cas, on ne cesse de nous le rabâcher, plus l’enfant reste au chaud mieux ce sera. Sauf qu’à ce moment, si à 6mois on se retrouve prêtes à accoucher, c’est que dame nature en a décidé autrement.

Directement pris en charge les enfants sont emmenés en couveuse pour retrouver une sensation intérieur au ventre de Maman. C’est déjà difficile pour eux lors d’un accouchement à terme, imaginer quand ils n’ont pas encore toutes les clefs en mains pour survivre dans ce monde. Mais bon la force incroyable des bébés prémas sera dans un autre article sûrement. Suivant le stade de prématurité ils sont soient en service réanimation, ce qui à été mon cas, soient en néonat. Quoiqu’il en soit le parcours de sorti est encore long.

Ecrire une chose aussi personnel c’est plus compliqué que je ne pensais…

Arrive la partie difficile, à vrai dire j’ai du mal à l’écrire. Mes doigts ne m’obéissent plus trop, mon cerveau bafouille… Je reste détaché en début de cet article pour ne pas trop m’impliquer, ou m’ouvrir.  Mais je le sais, je sens que le poids qui s’enlèvera sera bon. J’ai donné naissance à mes enfants. Pris en charge directement, j’avais toujours ce sentiments, ou poids bizarre au dessus de ma tête. J’ai entendu l’une pleurer, pour mon plus grand bonheur. Mais tout vas très vite; trop vite encore. Quelques heures après avoir repris des forces, je pouvais enfin voir mes enfants! Ca c’était MA délivrance! Et même si les docteurs nous font des discours interminable pour tenter de nous rassurer, je n’étais pas effrayé ou apeuré ou autre de les voir la, si petites dans leur nouveaux nids douillets. A vrai dire, je me disais que c’étais un mal pour un bien. Toutes ses douleurs, ces malaises à répétitions sans aucuns diagnostique, aucune réponses à mes maux. Je me disais qu’à ce moment-là les professionnels seraient peut-être répondre à leur besoin, médicale du moins, car l’instinct maternel reste le meilleur radar! C’est à ce moment aussi que je me suis permise de me projeter sur ce que pourrait être notre vie à quatre, jongler d’une pièce à l’autre, d’un Amour à l’autre, rechanter les même chansons, être tourner en bourrique, être submergée d’amour chaque matins; bref la vie en double!

Après quelques visites, coups de téléphone et des soulagements de bonheur, j’ai reçu cet appel. Celui qui m’ a fait battre le cœur comme si je venais de faire un marathon.

Clairement je restais auprès de mes petites jours et nuits. Si bien que mon téléphone était cassé sans que je m’en rende compte, que je recevais les appels du  service du dessous pour m’obliger à descendre manger. Parce que oui bien-sur, je ne suis pas (encore) sur-humaine, et un moment bah, le corps ne suit plus trop. ( Les suites logique de couches veulent que l’infirmière passe chaque nuits faire des examens: prises de sans, tension etc). Mes résultats n’étaient pas mauvais mais la fatigue était présente. Même si je dois avouer qu’à  ce moment là, les hormones font plutôt bien leur travail. Quand  j’entendais ce téléphone sonner mon coeur sautait. Cette fois là je me suis vue comme spectatrice de ma propre vie, cette scène au ralenti ou l’on voudrait que tout s’arrête pour rembobiner et avoir le pouvoir de changer le futur. Ce moment où tout paraît trop long, trop loin.
J’arrive en réanimation, devant les vitres, j’entre dans ma bulle, dans notre bulle. Nos derniers instants à quatre, priant de toutes nos forces, s’efforçant de ne pas craquer. Je pense que dans ce moment précis la force profonde de l’individu resurgis : une force intérieur qui nous fais tenir quoiqu’il arrive. Tenir pour l’ Autre. Qui nous dit que non ce n’est pas le moment, pas maintenant, qu’en cet instant la personne la plus chère au monde a besoin de nous et notre force.

Nous sommes tous la, comme si le temps était suspendu les secondes défilent. Le personnel soignant passe aussi discrètement que possible, Les machines sonnent et la moindre alertes est pour nous un signe. Puis le médecin entre…
Je deviens Maman de mon Etoile, ma fille devient jumelle esseulée..

 

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